CHŒUR DE LA CATHÉDRALE
Le chœur des chanoines constitue la dernière travée de la nef gothique avant le transept. Il a été bâti entre 1323 et 1336. A l'origine, il était probablement doté d'un jubé, comme pour toutes les cathédrales du Moyen-Âge. En effet, la liturgie médiévale voulait que l'espace réservé aux clercs (chanoines, prêtres, évêque, ...) soit séparé physiquement de l'espace réservé aux fidèles.
Les stalles actuelles, de style classique, ont été réalisées au cours du XVIII° siècle, sans doute à l'occasion de la construction des grandes orgues.
Le choeur des chanoines (1)
Les orgues (2)
La cathédrale d'Aix possède un orgue depuis au moins 1513. Ils étaient alors situés sur une tribune, comme celui d'aujourd'hui, située au-dessus du côté sud du chœur. En Provence, en effet, les orgues ne sont pas situés sur des tribunes au fond de l'Eglise, comme dans le nord de la France, mais sur le côté, afin de permettre l'usage romain du dialogue entre chœur canonial et instrument.
En 1612, un second orgue est construit à l'emplacement de l'actuel par Pierre Marchand, tandis que celui de 1513 est remis à neuf.
En 1743, l'orgue de Marchand était en mauvais état, et il fut décidé de le restaurer, puis d'en créer un nouveau. Ce fut un dominicain, Jean-Esprit Isnard, qui fut chargé de l'entreprise. Considéré comme le meilleur facteur d'orgue du XVIII° siècle (comme en témoigne l'instrument de la basilique de Saint-Maximin), il donna à Aix un instrument à la mesure de son art. Cet instrument est achevé en 1746. Pour des raisons de symétrie, un deuxième buffet d'orgue, qui ne fut jamais en état de marche, fut construit sur la tribune d'en-face en 1750.
Après la Révolution, l'orgue d'Isnard, en mauvais état, est reconstruit à neuf par Alexandre Ducroquet en 1855, puis par Cavaillé-Coll en 1867, par Dunand en 1983 puis une dernière fois en 2002.
L'instrument actuel comprend 41 jeux, répartis en 3 claviers de 54 notes et un pédalier de 30 notes.
Composition instrumentale de l'orgue:
I Positif
Bourdon 8'
Salicional 8'
Prestant 4'
Sesquialtera 2 rangs
Doublette 2'
Plein-Jeu 4 rangs
Trompette 8'
Cromorne 8'
Clairon 4'
Piccolo 1'
II Grand-Orgue
Bourdon 16'
Montre 8'
Flûte 8'
Gambe 8'
Prestant 4'
Flûte à cheminée 4'
Quinte 2 2/3'
Doublette 2'
Fourniture 5 rangs
Cornet 5 rangs
Bombarde 16'
Trompette 8'
Trompette 8'
Clairon 4'
III Récit expressif
Flûte 8'
Bourdon 8'
Viole de Gambe 8'
Flûte octaviante 4'
Voix céleste 8'
Octavin 2'
Trompette 8'
Basson-Hautbois 8'
Voix humaine 8'
Pédale
Flûte 16'
Soubasse 16'
Flûte 8'
Flûte 4'
Bombarde 16'
Trompette 8'
Clairon 4'
Autres caractéristiques:
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Transmission mécanique
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Accouplements : I/II - III/II - III/I
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Tirasses : I/P - II/P - III/P
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Appel GO
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Trémolo
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Rossignol hydraulique de trois notes
L'abside et le chœur (3)
Le chœur de la cathédrale a été bâti à partir de 1285 dans le style gothique, encore tout récemment arrivé à Aix. Son abside à sept pans reprend alors le plan de la Sainte-Chapelle de Paris. Ses grandes ouvertures, parées actuellement de vitraux du XIX° siècle, donnent une lumière particulière à cet ensemble.
Restaurée au XIX° siècle, l'abside est dotée entre 1857 et 1862 de peintures de style troubadour, comme la mode le voulait alors. Ces peintures ont été restaurées en 1999, après avoir passé une quarantaine d'année sous un badigeon beige. Chaque niche de l'abside est dotée d'une statue de saint.
Le maître autel du XIX° siècle est un ensemble composite regroupant un bas-relief de 1730 représentant la résurrection de Lazare, deux anges de style Premier Empire et d'un tabernacle sphérique, provenant de l'ancienne chapelle du Carmel (actuelle chapelle des Oblats en haut du cours Mirabeau).
Lors de la restauration de 1999, un mobilier moderne est mis en place par l'architecte Jean Mégard, qui installa sur un sol en pierre de Tavel (Gard) un autel, six candélabres, un ambon et une cathèdre de bronze doré.
Vue généraleAu premier plan, le chœur des chanoines, dont les stalles sont surmontées par les buffets d'orgue. Au fond, l'Abside. | Un des vitraux du chœur | Clé de voûte du chœurCette clé de voûte représente Dieu le Père assis en majesté, entouré par des chérubins et par les quatre vivants de l'Apocalypse, aussi symbole des évangélistes. |
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Maître autelIl est composé d'un bas-relief représentant la résurrection de Lazare (1730, en bas), de deux anges d'époque Empire et d'un tabernacle sphérique | Statue de la Vierge MarieEn bois plaqué d’argent, cette statue date du XVII° siècle. | |
Vue générale du nouveau mobilierLa cathèdre, siège de l'évêque à gauche, représente le souffle de l'Esprit-Saint | AmbonL'ambon est le pupitre où sont proclamés les lectures et l'évangile à chaque messe. | Vue du dessous de l'autelCette sculpture en bronze doré, qui supporte la pierre d'autel, représente (dans une évocation du feu) la sainte Trinité |
Les chapelles absidiales
Deux chapelles s'ouvrent sur l'abside du chœur:
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La chapelle Saint-Mitre (5), datant de 1442, a été créée pour abriter les reliques du Saint-Patron de la ville, paysan d'un sénateur romain qui s'est converti et qui fut décapité. Il porta sa tête depuis le lieu de son exécution jusqu'à l'endroit où au XVII° siècle on construisit une chapelle à son nom, située dans le quartier Saint-Mitre. Cette chapelle fut bâtie par l'archevêque d'Aix, Avignon Nicolaï. Elle contient d'ailleurs son tombeau. Les vitraux de cette chapelle ont été exécutés par Guillaume Dombet en 1444.
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La chapelle d'Estienne de Saint-Jean (4) date de 1577. Elle a été construite pour abriter la sépulture du chanoine du même nom. Elle a été réalisée par Antoine Laurens, et présente un plan octogonal, dont les murs sont agrémentés de niches. Elle est surmontée par une coupole octogonale elle-aussi, ajourée de huit oculi ovales. Ce plan inspirera celui de la coupole du baptistère, réalisé peu de temps après.
Chapelle Saint-MitreAu-dessus de l'autel, il y a l'emplacement du retable de Saint-Mitre et de son sarcophage, aujourd'hui dans la chapelle des Saints-Côme-et-Damien | Vitraux de la chapelle Saint-MitreRéalisés en 1444. | Chapelle Saint-Mitre: crédenceRéalisée au XVIII° siècle par Jean-Pierre Chastel. |
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Chapelle d'Estienne de Saint-Jean |